Quoi de plus vulgaire en société que la différence, l'originalité, le hors-norme ? L'authentique bon goût n'est en vérité que dans ce que les esprits qui se prétendent supérieurs nomment la "banalité".
Ce que l'on désigne avec si peu de gloire comme étant la "médiocrité" dans les rapports humains est en fait le garde-fou contre tous les excès de mauvais aloi qu'affectionnent ces esprits rebelles à toute pétrification sociale.
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Les codes sociaux les plus étriqués sont mes uniques repères dans le commerce que j'entretiens avec mes semblables. Je bannis toute forme d'originalité romanesque, "manouchisante" ou poétique au contact de mes chers égaux, de crainte d'enfreindre le saint protocole immuable, figé, délicieusement sclérosé que conspuent tant mes détracteurs. Je veux parler de ces prétendus "originaux" qui se croient plus intelligents que les autres parce qu'ils se disent "ANTICONFORMISTES, REBELLES, RÉVOLTÉS"...<o:p></o:p>
Il suffirait donc d'être vulgaire, choquant ou imprévisible pour être plaisant, plein d'esprit ?
Dieu merci, le conformisme a fait ses preuves : rien de plus aimable que les bonnes vieilles manières issues du conditionnement bourgeois séculaire. L'usage le plus orthodoxe, c'est le costume-cravate de la relation : une attitude sans surprise, classique, formelle.
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Adopter la courtoisie la plus étroite dans les rapports humains, c'est l'assurance de ne jamais faire de faute de goût.