• Une de mes lectrices m'avez écrit : " je vous perçois comme quelqu'un de très sensible et donc réceptif"...

    Et moi j'ajouterais, pour rester dans la même veine stérile et "imbécillisante" qui inspire cette sotte admiratrice, qu'elle a une "sensibilité à fleur de peau", et encore que :

    "Derrière sa carapace parfois un peu bourrue se dissimulent des trésors d'humanité..."

    Mais aussi que :

    "Elle a souffert dans sa vie et elle est très généreuse, formidable, extraordinaire, etc, etc..."

    On connaît tous la sempiternelle chanson.

    Les histoires de sensibilité, de réceptivité, de générosité, c'est comme les "SYMPAS" et les "GENIAL" si souvent entendus : ça permet de boucher des trous quand on n'a rien à dire.

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  • Souvent j'entends des quidams affirmer avoir une "PASSION" pour l'écrit. Je m'adresse à ces pigeons au vol ras :

    Connaissez-vous le sens du mot "passion" ? Terme employé à tort et à travers pour signifier que l'on aime les poissons rouges, les haricots verts ou le cinéma américain commercial... Bref, un mot vide. Dans la bouche de certains écervelés il est utilisé de manière aussi sotte et stérile que les termes "GENIAL" et "SYMPA".

    Vous n'avez nullement la passion des écrits. Vous êtes simplement victime d'un conditionnement qui aliène votre pensée, vous fige les neurones, vous amollit la tête et le coeur, comme tous les gens de votre espèce. L'écriture est votre "passion". Un passe-temps "génial" et "sympa" pour abruti moyen.

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  • Un monde inconnu s'ouvre à moi. Les choses prennent une couleur nouvelle, un sens autre. Je ne reconnais plus rien autour de moi, ni en moi. Tout me devient étranger. L'espace n'a plus d'ampleur, les objets n'ont plus de poids et les quatre murs qui m'encerclent ne veulent plus rien dire. J'ai perdu mes repères du quotidien.

    En entrant dans ce lieu, je me retrouve dans un autre monde. Au bord du vide. Je ne sais pas encore où je suis, mais je sais que ce monde, c'est celui des consciences exilées. Ici plus rien ne peut advenir parce que tout est figé. Les objets sont là, l'air m'enveloppe et je puis le mouvoir si je veux, mais il n'y a aucune signification à tout cela. Il n'y a plus de fondement. L'endroit où je suis n'est pas un endroit. L'espace et les choses ont beau m'entourer, ils demeurent absents parce qu'infiniment loin de moi. Je suis sorti d'un univers pour entrer dans un autre, sans consistance ni saveur, ni signification. J'ignore toujours où je suis en cet instant précis, mais là où je suis je sais que c'est l'absence, le vide, le rien. Silence et inertie.

    Les choses sont là, mais une sorte de brume les nimbe. Je prête aux objets une réalité informe, impondérable, une existence sans question ni réponse. Monde bizarre... J'ai l'impression de ne plus faire partie de ce qui m'entoure. Pourtant je puis encore me poser la question de savoir quel est ce monde où je me trouve, parce qu'à l'instant où j'écris ces mots je commence enfin à y voir clair...

    La réponse est en train de se former en ce moment-même dans ma conscience égarée, à la fois simple et terrible. A présent je sais où je suis, je sais comment se nomme cet univers si particulier, si opaque, si indéfinissable, et pour tout dire si ennuyeux... Je sais où a atterri ma conscience à travers ce lieu.




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  • Voici un texte envoyé au journal "Le Figaro". Une bonne leçon pour ses prétentieux journalistes qui se targuent de travailler dans un journal gouvernemental formel, sûr, assis, de référence.

    Sachons de temps à autre railler les si conventionnels et trop habituels héros de notre panthéon littéraire... Monsieur Beaumarchais, je vous tiens tête ! Pour une fois donnons la parole à l'espèce haïe :

    - Figaro, parce que vous n'êtes qu'un valet vous pensez valoir votre maître à qui vous devez tout. Et si vous vous enorgueillissez d'avoir de l'esprit, je vous rappelle que vous n'avez point d'or, et encore moins de titre de noblesse. Je puis m'enorgueillir moi, d'être bien né. Mais vous, qu'avez-vous à opposer à ma particule, Monsieur le bel esprit ? S'il est vrai que tout l'or du monde ne saurait donner de l'esprit à un honnête homme, il est également vrai que tout l'esprit du monde ne saurait pour autant faire d'un valet un marquis. Valet vous êtes, valet vous demeurerez. Votre esprit, m'entendez vous, votre esprit Figaro ne pourra jamais rien y faire... Vous me devez obéissance, respect, reconnaissance. Je suis votre maître. Sans moi vous n'êtes rien. Vous êtes à mon service et si je n'étais pas là pour entretenir votre mauvaise graisse de roturier vous n'auriez pas l'occasion d'avoir tant d'esprit et si peu de modestie. Je puis être raillé par mon valet, je ne serai pas moins son maître. Mais vous ? Changez de maître à votre guise, valet vous demeurerez. Vous avez de l'esprit, cependant vous n'avez ni argent, ni château, ni titre, ni rien de ce qui fait que je suis pour vous ce sujet de joyeuse raillerie.

    Vous croyez sans doute que l'esprit fait l'homme en ce monde ? Détrompez-vous. C'est la naissance, et rien que la naissance qui fait l'homme. La preuve : vous êtes un valet et vous n'êtes rien, tandis que je suis votre maître et je suis mieux loti que vous. En vertu de mon or, de mon titre de noblesse. Si vous pensez que mon or et mon titre ne valent rien, que fais-je en si haute position ? Et si l'esprit dont vous faites si grand cas vaut plus que mon or et mon titre, que faites-vous donc ici costumé en serviteur ? Vous faites le procès des privilèges injustes, de la richesse facile, du luxe honteux, de la bêtise de vos maîtres, mais Monsieur que feriez-vous si comme moi vous étiez arrivé au monde dans la soie, roulant sur l'or sans l'avoir mérité autrement que par la grâce d'être bien né, banquetant trois fois par jour sans autre raison que celle qu'il faut bien manger pour demeurer en vie, dansant tous les soirs au bal en galante société parce qu’il faut bien remplir les jours qu'il nous est donné de vivre ? Que feriez-vous d'autre ? De l'esprit vous croyez ? Certes pas ! Vous tiendriez ce semblable discours, trop jaloux de la fortune tombée du Ciel sur votre tête.

    Le sort vous a fait valet et du haut de votre bel esprit vous frondez votre maître, mais au fond de votre coeur médiocre vous auriez mieux aimé être à ma place. Si à vos yeux il faut mériter les honneurs non par la naissance mais par la vertu, le travail, la religion, quel sort réserveriez-vous à ceux qui n'ont pas votre chance d'avoir de l'esprit, et qui en outre n'ont comme moi ni vertu, ni courage, ni religion ? Vous feriez mettre les seigneurs au service de leurs valets sans doute ? Et au nom de quoi la valetaille mériterait telle faveur ? Ainsi il suffirait d'être un laquais de votre espèce pour s'arroger le droit de faire la loi parmi les belles gens argentés et titrés ? Est-ce donc là votre jolie conception de l'ordre des choses ?

    Taisez-vous donc et retournez à vos domestiques besognes. C'est pour cela que je vous paie, laquais ! Votre esprit vous dessert en tel cas, tandis que mon or et ma particule me mettent à l'abri de devenir ce que vous êtes. Ce qui prouve l'inanité de vos belles idées. Seul l'argent donne le pouvoir. Et même lorsque vous aurez compris cette vérité, cela ne vous donnera ni argent ni titre pour autant puisque, définitivement, vous n'êtes point de belle naissance.

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  • Monsieur,

    Aujourd'hui c'est votre fête. Peu habitué à recevoir des hommages, vous voilà servi : c'est aujourd'hui qu'on vous enterre. Rassurez-vous, vous n'aurez aucun discours à prononcer. C'est vous le héros.

    Aujourd'hui vous êtes grand, solennel. Et assez crédible. Etendu dans votre linceul, vous avez les allures d'un digne pontife de l'administration. Un vrai notable ! Ha ! cet homme quasi homérique que vous n'avez jamais été dans votre vie... Ce front de chef de rayon, de responsable syndical, de gagnant du loto, vous l'avez enfin hérité. Pour une fois la bière vous donne de la prestance. Quel panache vous confère votre nouvel état ! Recte, hautain, indifférent... Un vrai seigneur.

    Vous êtes presque impressionnant dans votre soudaine immobilité. Méconnaissable.

    On fait silence autour de vous. On s'abstient même de fumer. Vous voyez, il suffit de pas grand-chose pour que l'on vous respecte : de la rigidité, un peu de pâleur, ce je-ne sais-quoi de formel, de formolé, de naturel. Vos proches, hérétiques, s'imaginent que vous irez directement au trou, que tout est fini pour vous. Vous le pensiez aussi, Monsieur.

    Moi je vous dis que ce n'est que le commencement pour vous. Le plus dur, c'est qu'il faudra vous habituer à avoir de l'esprit. Beaucoup d'esprit. Rien que de l'esprit : vous ne vivrez désormais qu'à travers cette constante essentielle qui faisait si cruellement défaut à votre existence terrestre.

    Aussi, je vous souhaite vraiment bon courage, Monsieur le mort.

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